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— Félicité·e·s

Projets de fin d’études des diplômés 2020.
Sélection des travaux distingués par les félicitations du jury.

Responsable et équipe pédagogique

Maëlle Tessier, Professeure, TPCAU

Marie Rolland, Maîtresse de conférence, ATR
Paul Chenneberg
Alexandre Koutchevsky
Arnaud Ledu
Victor Leroy
Carole Quentin
Tangui Robert

— L’Îlot Lamour-Les Forges

Évolution d’un écosystème urbain dans une ville en croissance

 

 

par Caroline Bonnet

L’îlot Lamour-les Forges est situé dans le quartier Pont Rousseau, dans la commune de Rezé, agglomération de Nantes. Ses habitant.e.s se mobilisent aujourd’hui contre la réalisation  de 120 logements, opérations menées par des sociétés de promotion immobilières, mettant en péril le patrimoine de l’îlot :

  • son patrimoine bâti : des murs en pierres de schiste et tuffeau datant du 19ème siècle et des venelles, vestiges du passé d’ancien faubourg de l’îlot, sont menacés par ces nouvelles constructions,
  • son patrimoine paysager : les fondations en cuvelage prévues pour des parkings souterrains risquent de perturber l’écoulement des nappes phréatiques affleurantes en sous-sol et avoir des répercussions sur le reste de l’îlot,
  • son patrimoine social : ce modèle de logements en résidence revient à privatiser l’espace public. L’accessibilité de ces nouveaux logements à une vie du quartier et la sociabilisation des nouveaux arrivants en seront donc limitées.

Ce projet de PFE questionne alors la densification de nos villes. Dans ce contexte de compétitivité entre métropoles, la densification est une réponse à l’attractivité que génère ces territoires et tend à contrer l’étalement urbain. Pourtant, cette densification doit -elle se faire au mépris des ressources, des sols, et du patrimoine architectural et social ? L’enjeu de ce contre-projet est donc d’imaginer une alternative à ces opérations afin de  permettre à l’îlot Lamour- les Forges de conserver ses singularités. Pour cela, on s’inspire de l’existant. Les 80 nouveaux logements et jardins, et les espaces publics sont dessinés dans la continuité du tissu urbain préexistant. Les lieux de rassemblements du quartier, tel que le bâtiment squatté par le collectif d’artistes La Commune, sont conservés et rénovés. Ce contre-projet propose donc une densité non pas quantitative mais qualitative, en continuité des désirs de ses habitant.e.s et dans le soucis de la préservation d’une diversité.

— La graine et le coucou

Requalification de la gare de Saint-Herblain Basse-Indre

 

 

par Brody Boudailler

Quel devenir pour la gare de Saint-Herblain Basse-Indre et du territoire qui l’entoure ?
Ouverte en 1857, elle est abandonnée depuis bientôt un an. Quel avenir peut-on envisager pour une gare abandonnée située en périphérie de la métropole Nantaise ? Quel rôle peut jouer cette gare sur le territoire ?
Pour y répondre les envies et les histoires des usagers qui existent sont prises comme point de départ. Conjuguées à une approche phénoménologique d’un territoire, un programme riche à l’image du site sur lequel il s’enracine se tisse, et avec lui une architecture qui a l’ambition d’être à la hauteur de la vie qu’elle souhaite promouvoir.

— Rien n’est déchet, tout se recycle

 

 

par Ibrahima Kalil Poredaka Diallo

C’est suite à l’élaboration de mon mémoire de fin d’étude, qui portait sur l’urbanisme de mon pays d’origine, la Guinée, avec un focus important sur les enjeux de gestion des déchets, que j’ai eu envie de travailler sur la déchetterie de la Prairie de Mauves à Nantes.

Mon projet s’est appuyé sur plusieurs constats relatifs aux caractéristiques de fonctionnement de la déchetterie :

  •  malgré l’ouverture de la déchetterie à tous les particuliers, les déchets étaient éparpillés un peu partout autour du site.
  • des objets étaient récupérés et mis de côté pour les associations qui promouvaient l’économie circulaire.
  • concernant la capacité globale de la déchetterie, celle-ci ne parvenait plus à couvrir les besoins de la population nantaise en pleine croissance.

Sur la base de ce diagnostic, et après avoir observé les initiatives du secteur associatif et les petites pratiques de tri à la déchetterie visant à favoriser la récupération et le réemploi, j’ai eu l’idée de créer un centre d’économie circulaire et solidaire qui accueille et promeut toutes les pratiques de gestion des déchets s’inscrivant dans une démarche écologique et sociale. J’ai conçu ce centre pour qu’il s’articule autour de trois grands pôles : récupération à travers un pôle tri, recyclage à travers un pôle Fablab, réemploi à travers un pôle ressourcerie, le tout relié par un espace commun pour des activités sociales et culturelles.

 

Loin de moi l’idée d’aller reproduire tel quel ce type de centre en Guinée, mais plutôt de suivre la démarche que j’ai entreprise ici, à Nantes, pour mieux intervenir là-bas, à Conakry.

— Confluence

Empreinte des lieux

 

 

par Yuna Philippot

À la Confluence entre la Sèvre et la Loire, il y a un jardin, qui a tout l’air d’une friche. Parce qu’il est masqué par le flux de voitures de Pirmil, il y a souvent peu de monde, ou alors des gens qui n’ont pas d’autre endroit où aller : des pêcheurs, des proches attendant de pouvoir voir un parent à l’hôpital tout proche, des nomades.
Avant de découvrir ce site, je me suis demandé ce que ça impliquerait de changer de curseur et de s’imaginer non pas architecte pour l’humain, mais architecte pour le vivant. Si l’on se considère comme faisant partie d’un écosystème en place, comment se pense l’architecture ? Peut-être par sa capacité à émouvoir, ou par la notion même d’habiter un lieu comme un formidable support pédagogique à la compréhension du vivant en tant qu’espace à vivre et non plus seulement d’espace à voir.
La Confluence, par son caractère latent dans l’espace urbain, offre un prolongement à cette réponse : la solitude que j’y ai ressenti, que d’autres semblent ressentir, ne pourrait-elle pas être un vecteur de prise en considération de nos écosystèmes ? Car la solitude, si tant est qu’elle est choisie, pourrait devenir outil de contemplation : se poser pour se regarder soi et le monde avant de se relancer dans notre vie d’humain, imprégné de tout ce que cela implique.
Architecturer la solitude, proposer des espaces pour que ces personnes sortant de l’hôpital, ces passants dans le rush de Pirmil puissent se retrouver eux-même face au monde, dans le monde, qu’est-ce que cela donnerait ?

— Toustes

De la réappropriation et reconversion d’une architecture symbole de pouvoir et prestige en un lieu de rassemblement, lutte, militance, formation, fête et développement ouvert à toustes

 

 

par Marcos Stambole

Avec l’envie de réfléchir à « un lieu pour les queers », et à la fois expérimenter ce que pourrait être une architecture queer et écologique, le projet consiste en la réhabilitation et l’extension du Château du Tertre. Demeure bourgeoise, acquise par l’Université de Nantes aux années 1970, le château à accueilli une grande mixité d’usages académiques et sociaux. En 2016, lorsque il est vide pour être transformé en un lieu de prestige, le château est pris par des étudiant.e.s pour héberger des mineur.e.s exilé.e.s.
Dans un scénario hypothétique, dans lequel l’université n’a pas expulsé ces mineur.e.s, le projet s’implante de façon progressive dans le terrain et essaye de réduire le manque d’espaces alternatifs et militants de la métropole Nantaise. Ce « lieu queer » continue a héberger des migrants dans les étages. Au RDC on retrouve des lieux communs à toustes les usager.e.s et l’espace performatif « La boite noire ». Sur des terrains de tennis un atelier des machines en adobe permet d’y construire tout le projet. Au dessous, des ateliers flexibles en bois pourront être utilisés pour des projets de petite échelle. Comme extension du château, le RDJ s’étend sur la prairie. Il accueille la bibliothèque Monique Wittig. Au dessous de cette structure, des serres en bois laissent place au Jardin d’Hiver, extension du café associatif. En dernier lieu, dans des parkings désaffectés, on retrouve des structures en bois qui accueilleront un village associatif.
Finalement le projet, plutôt que de donner une définition unique de ce que serait une « architecture queer », devient un outil d’exploration et d’expérimentation personnelles. Étant donne que la théorie queer questionne la norme et le binarisme, le projet tente de trouver des alternatives qui répondent aux enjeux écologiques, sociaux et économiques actuels.

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