Le projet propose la création d’un centre de valorisation des rebuts issus des chantiers de la métropole nantaise. L’objectif de cette plateforme est de récupérer, stocker, valoriser et remettre en circulation cette quantité phénoménale de matière au sein de la métropole. L’installation de cette plateforme, à la croisée de différents chantiers, profite d’une aubaine : l’abandon de l’usine Beghin-Say sur les berges de l’île de Nantes. L’ancienne raffinerie sucrière, accessible par la Loire et par voie routière, offre un bâti industriel existant capable de supporter de lourdes charges, dont le devenir interroge les autorités publiques.
Au sein du projet, deux parcours se croisent : celui de la matière, traversant des espaces fonctionnels, et celui du public, contemplant le patrimoine en mouvement depuis la berge et au sein de l’usine. Le projet est composé de quatre espaces principaux : Le Pont, permettant d’acheminer la matière de la Loire à l’usine, Le Plateau, pour la transformation des gravats, Les Ateliers, situés dans les nefs, et Le Magasin, dans lequel la matière est stockée et revendue.
Afin de rendre possible la transformation de ces matières, une structure contemporaine en béton recyclé prolonge le bâti industriel. L’écriture du projet tente de conjuguer la fonctionnalité d’une structure capable aux considérations esthétiques d’une reconversion patrimoniale. C’est un temple de la matière qui raconte une hybridation singulière, celle d’une industrie avec un patrimoine, celle d’une usine avec une ville.