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— Félicité·e·s

Projets de fin d’études des diplômés 2020.
Sélection des travaux distingués par les félicitations du jury.

Territoires liquides

studio de projets

Responsable et équipe pédagogique

Xavier Fouquet, Maître de conférence, TPCAU

Stefan Shankland, Maître de conférence, ATR
Jean-Louis Violeau, Professeur, SHS

— En fond de cale

Descendre en terrain interdit

 

 

par Mélissa Mazzola

Alors que la ville de Brest a été dessinée par l’armée, cette dernière a pris possession des territoires liquides de la ville, des abords de la Rade et du fleuve de la Penfeld. Aujourd’hui la politique de la ville envisage le déplacement d’une partie de la Marine, libérant ainsi les bords de la Penfeld, en contrebas de la ville. Les habitants, privés de ce territoire, qu’ils ne pouvaient qu’observer, voient renaitre de nouveaux territoires jusqu’alors infranchissables.

L’eau extrêmement présente sur le territoire Brestois a toujours eu cette symbolique de zone fragile, attaquable et donc à défendre, d’où l’omniprésence de l’armée. Aujourd’hui cette zone ne fait plus face aux mêmes attaques et aux mêmes enjeux. Alors comment réinvestir une zone jusqu’alors infranchissable par les habitants en traitant d’un contact avec l’eau ?
Si l’armée occupe ces territoires elle ne l’a pas fait sans les façonner. En quittant les bords du fleuve, elle laissera derrière elle d’immenses ouvrages que sont les cales à bateau. En contrebas d’un des sites emblématiques de Brest, en résident deux, que les Brestois observent depuis le téléphérique qui franchit la Penfeld. En repensant le programme d’un centre nautique en symbiose avec un laboratoire associatif sur la question de la revalorisation des déchets marins, se présente l’opportunité de se réapproprier cette eau tout en rendant visible de nouvelles pratiques liées à l’environnement.

“À l’autre bout, c’est Brest, le grand port militaire, la pensée de Richelieu, la main de Louis XIV ; fort, arsenal et bagne, canons et vaisseaux, armées et millions, la force de la France entassée au bout de la France : tout cela dans un port serré, où l’on étouffe entre deux montagnes chargées d’immenses constructions. Quand vous parcourez ce port, c’est comme si vous passiez dans une petite barque entre deux vaisseaux de haut bord; il semble que ces lourdes masses vont venir à vous et que vous allez être pris entre elles. L’impression générale et grande, mais pénible.”
La proue de l’ancien monde – Jules Michelet

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