Master villes et territoires
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— Félicité·e·s

Espaces critiques.
Architectures et urbanités à l’épreuve de la métropolisation

domaine d’étude

Le projet comme espace critique

Ce domaine d’étude propose de former à la fabrique du projet d’architecture ou d’urbanisme, de petite ou de grande échelle, en proposant aux étudiants de développer un espace critique quant à nos manières d’intervenir sur les territoires, en évitant l’écueil d’une vision consensuelle des réalités territoriales, en interrogeant les contradictions spatiales que notre société produit. Dans cette perspective, le projet ne cherche pas simplement des réponses, mais pose aussi des questions, et interpelle le réel. A la fois récit temporel et spatial, il combine et associe entre eux différents contenus et disciplines, c’est un art de l’assemblage qui permet de produire un ensemble à partir d’éléments hétéroclites. Le projet, en tant que démarche itérative associant différentes intuitions, expériences, hypothèses, induit des processus d’imbrications complexes de savoirs pratiques articulés à des savoirs théoriques. Ce domaine d’étude pose la question du croisement de la recherche et de la pratique, l’idée d’une activité de recherche mobilisant les connaissances acquises par la pratique du projet, par l’expérimentation concrète de la question opérationnelle.

La dimension du faire, la sensibilité à l’habiter, l’attention critique à l’existant, aux matérialités et aux ambiances environnantes, la prospective des mutations urbaines et de leurs conséquences écologiques, économiques et politiques, la connaissance des pratiques professionnelles sont également des traverses partagées par les équipes enseignantes convaincues des enjeux combinés du learning by doing des démarches de pratique du projet et de la critique théorique.

 

Questionner la métropolisation

La métropolisation est-elle l’aiguillon et le moteur des sociétés contemporaines ? Comment qualifier ses ressorts et ses conséquences ? Comment l’imaginer, moins duale et plus inclusive ? Comment qualifier les limites, les confins des métropoles ? Que génèrent-elles tout contre : du périurbain, du péri-métropolitain ? Quels équipements et quels modes d’habiter nécessitent-elles ? Quel est leur ordinaire ? Sont-elles des abris ou plutôt des contreforts ?

Ces questionnements renvoient aux compétences et préoccupations pédagogiques d’un département mettant au centre de ses enjeux la question urbaine, à la fois anthropologique, politique, urbanistique et architecturale. Un certain nombre de principes qualifient aussi bien les enseignements de projet que ceux plus analytiques : les articulations entre recherche et projet ; des approches trans-scalaires (du local au mondial et retour), des portées réalistes critiques (à partir des problématiques émergentes et du repérage du champ aveugle des politiques publiques), des approches impliquées, immergées et sensibles aux territoires arpentés et projetés ; des approches par les situations et par les expérimentations contextuelles et relationnelles.

 

Options de projet
Borderline
Utopies métropolitaines

— Borderline

Responsable

Sabine Guth, maitresse de conférences, VT

Petra Margùc, architecte
Frédéric Barbe, docteur en géographie, éditeur
Jocelyn Cottencin, artiste
Kantuta Quiros, théoricienne de l’art, commissaire d’expositions
Maëldan Le Bris Durest, architecte ingénieur

Projets de fin d’études

Pour un aleaa, par Aline Caretti

Des chantiers en mouvement, par Romane Lavoine

UrBain Sauvage, par Caroline Wypychowski

Objectifs

Le studio de projet Borderline a pour visée d’offrir le goût et les moyens d’une pratique de la conception architecturale et urbaine émancipée, consciente et engagée. Son assise méthodologique est constituée par le domaine d’étude Espaces critiques : architectures et urbanités à l’épreuve de la métropolisation, dont l’un des principaux enjeux est l’élaboration d’une approche critique du conditionnement des acteurs, des logiques de projet et des formes architecturales et urbaines, qui sont à l’œuvre aujourd’hui (cultures professionnelles, banalisation des enjeux sociétaux, ségrégations…).
Dans ce cadre sont imaginés et expérimentés des processus de projet capables de saisir et dépasser ces conditionnements, pour appréhender les enjeux de rupture et de transition qui animent et modèlent le monde contemporain.

L’objet de son enseignement est le projet architectural, dont il s’agit de construire non seulement les attendus et la nature des transformations visées mais aussi les moyens et les outils qui soutiennent et servent son action.
Travaillé dans sa capacité à condenser des échelles multiples et des questions parfois contradictoires, il est exploré et développé dans un état d’esprit de dévoilement des modes de productions actuels de l’architecture et de la ville. En ce sens, il ne s’agit pas de répondre explicitement à une demande de type professionnalisant ou de type agence, mais plutôt de mener une investigation prospective à court terme : le projet comme recherche et expérimentation permanente. Selon cette hypothèse peuvent être proposées des formes de recherche expérimentales, mobilisant des méthodologies d’écriture, d’enquête, de restitution du savoir et de formalisation issues d’autres disciplines, empruntant aussi bien à des démarches artistiques que scientifiques.

Contenu

Le point de départ du travail de projet est le mémoire de master, qu’il soit déjà réalisé par l’étudiant en Master 2, ou en cours d’élaboration pour l’étudiant en Master 1,  et quelque soit sa filiation disciplinaire d’origine et le séminaire de mémoire dans lequel il prend ou a pris place. Cette matière donne lieu à la formulation d’une question de projet, qu’il s’agit d’inscrire dans le territoire nantais,  ce qui oblige à l’énoncé d’une pensée problématisée et au décentrement des références du mémoire qui seraient elles-mêmes situées (mais ailleurs).
Développée dans un état d’esprit d’élargissement du champ des possibles, impliquant la relecture des composants classiques du processus de conception du projet, cette approche prend appui sur un triple protocole d’interrogation, qui incite au déplacement du regard et au choix de son propre positionnement.

  • La frontière comme méthode : décentrer le regard, donc le questionnement. Être borderline de sa discipline pour travailler avec les autres, ou envisager la frontière comme un espace physique et imaginé, comme un lieu de passage, de traduction, d’entre-deux, et comme une occasion singulière de production de savoirs et de formes.
  • Penser l’impensé : s’intéresser aux situations qui apparaissent négligées ou en creux de la fabrication de la ville – angles morts de l’architecture et de l’urbanisme, hors
    champs des habitudes de production du projet, de ses règlementations, de son cadre marketing…
  • Désobéir à la limite : remettre en cause les cadres juridiques pour revenir à l’esprit de la loi, inventer des ruses et des détournements, jouer l’ambiguïté, hybrider le générique et le théorique.

Tout au long du studio, l’étudiant se voit proposer une succession d’étapes comme autant de tests ou retours sur la démarche en cours. Il fait ainsi l’expérience d’une série de mise à l’épreuve : d’un travail déjà réalisé par l’étudiant, de la dimension projective d’une question issue du travail de mémoire, et enfin d’un positionnement de l’étudiant dans le travail de projet.

Le studio intègre plusieurs temps forts.

  1. à partir du travail de mémoire en cours ou réalisé, déploiement de manière individuelle d’une question (une problématique et une programmation comme objet d’étude de cette problématique).
  2. à partir de la double approche d’un état de l’art précis et documenté et de premières intuitions formelles, le programme-question est mis à l’épreuve du
    protocole d’interrogation du studio de projet : La frontière comme méthode — Penser l’impensé — Désobéir à la limite.
  3. reformulation critique de la problématique dans la projection d’un dispositif et/ou d’une forme architecturale qui puisse condenser dans le détail les diverses
    occurrences de la question posée. L’articulation des positionnements théoriques, critiques et formels issus de la problématique déployée constitue le travail de PFE.

— Utopies métropolitaines

Responsable et équipe pédagogique

Pascal Amphoux, Professeur, STA

Philippe Barré, architecte
Théo Fort-Jacques, docteur géographe-aménagement
Jacky Foucher, designer

Projets de fin d’études

Des fils et défilés, par Thibault Jacques-Sermet

Objectifs

Deux hypothèses fondent cet intitulé :
1. La métropole n’est pas seulement un objet de spéculation abstrait, incertain et mondialiste. Elle peut faire l’objet d’un travail de projet concret, précis et localisé – en croisant des problématiques d’urbanisation, de mobilité et de paysage.
2. L’utopie n’est pas seulement fictive, illusoire et gratuite. C’est un moyen opératoire de croiser de manière paradoxale la fiction et la réalité, le connu et l’inattendu, l’ordinaire et l’extra-ordinaire – en articulant des fonctions, des usages et des représentations de manière inédite. Comment alors penser, par le projet et par la recherche, des ”utopies métropolitaines” ? Comment prendre acte et/ou générer de nouvelles fonctionnalités (motricité), de nouvelles pratiques (mouvance) et de nouvelles représentations de cette ville-nature en mouvement (émotion) ? Comment articuler la grande et la petite échelle, en termes de contenu programmatique autant que de forme projectuelle ?

Telles sont les questions qui sont explorées dans cet enseignement, à l’issue duquel l’étudiant doit être capable de gérer trois conditions du projet métropolitain :
– l’interaction entre l’énonciation d’un programme et la formalisation du projet,
– les jeux d’échelles entre l’architecture, la ville et le territoire,
– l’induction de dynamiques d’évolution territoriales dans et par le projet.

Contenu

Trois périodes de quatre semaines abordent successivement trois échelles de référence : l’échelle territoriale, l’échelle urbaine et l’échelle architecturale.
Des apports théoriques, méthodologiques et pragmatiques accompagnent l’atelier de projet : conférences duales (hebdomadaires), colloques thématiques (introductifs), projections filmiques et ateliers parallèles au début du semestre (image, écriture et portrait), ainsi que un ou deux workshops in situ. Tous les matériaux produits sont repris collectivement pour mettre en forme un site internet.
Le choix du site d’investigation peut profiter d’opportunités de conventions établies avec des partenaires extérieurs (PNR Vallée de Chevreuse 2010, CAUE Angers 2012, AURA 2013, PNR Vexin 2014, Brest Métropole 2016, ADDRN 2017, FADU Buenos Aires 2018).
Il a porté les années précédentes sur des territoires aussi différents que le périphérique nantais, l’estuaire de la Loire et diverses lignes de tram-train susceptibles de modifier la géographie multipolaire de la métropole nantaise (cf. www.utopiesmetropolitaines.org)

Quatre principes fondent l’enseignement :

  • l’équilibre entre activité de projet et activité de recherche,
  • le déplacement et le retour sur le site,
  • l’interaction entre travail individuel, travail de groupe et travail collectif
  • l’hybridation entre trois modes d’expression : l’écrit, la parole et l’image.

Déroulé de l’option en 2020

L’édition 2020 était inscrite sous le signe d’une action internationale avec l’agglomération du grand Tunis. Au séjour et activités programmées sur place qui n’ont pas été possibles, s’est substitué un « voyage in virtu », un colloque en lignes et des conférences duales et débats contradictoires à distance. Trois collègues de Tunis, Olfa Meziou, Nawel Laroui et Mourad El Garci, ont joué un rôle de répondant local majeur pour le travail des étudiants. Sans eux, les diplômes et l’ensemble des projets produits pendant ce semestre ne seraient pas ce qu’ils sont : un travail certes moins abouti que dans des conditions d’échange, mais un travail qui collectivement fait bouger les représentations ordinaires de la ville et offre une vision prospective inédite du développement souhaitable du Grand Tunis. Les quatre diplômes présentés ici doivent donc être inscrits dans le contexte de cette production collective, dont on trouvera la trace sur le site utopiesmetropolitaines.org

— Les domaines d’étude

Inventer dans l’existant

Option de projet

(Re)construction fifty-fifty

Espaces critiques.
Architectures et urbanités à l’épreuve de la métropolisation

Options de projets

Borderline
Utopies métropolitaines

Architecture :
nature – résilience – santé

Options de projet

Protolab
Studio des architecture sensitives

Narrations et expérimentations formelles

Options de projet

Design Process
Solid Thinking

go to www.nantes.archi.fr

— Félicité·e·s

Projets de fin d’études des diplômés 2020
Sélection des travaux distingués par les félicitations du jury

conception et réalisation
Cellule Tice – ensa Nantes, 2021

Crédits photographiques

de haut en bas
Rendu, 2015 © Marion Le Glouet
Vue d’exposition Buenos-Aires © Pascal Amphoux
Workshop Apprendre depuis l’ailleurs, 2019 © collectif saga

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