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— Félicité·e·s

Narrations et expérimentations formelles

domaine d’étude

Ce domaine d’étude propose d’aborder le projet dans une démarche de conception narrative.
La narration est ici considérée comme un moyen de faire projet, c’est à dire de configurer une diversité de questions en une entité de forme perceptible (une scénographie, un dispositif, une forme architecturale, un espace urbain ou un fragment de paysage). La narration contribue à rendre présent ce qui est (encore) absent. La conception narrative engage un mouvement de traduction depuis la pensée, vers une matérialité perceptible, préhensible et kinesthésique.

Les formes architecturales attendues devront donner à lire les récits qui les ont portés : structures et franchissements, espaces de monstration, espaces de performance, espaces mobiles, espaces d’habitation pérennes ou temporaires. Le travail du projet s’efforcera d’intégrer la question du temps comme outil de conception : transformer, déplacer, dégrader, adapter de nouveaux besoins seront autant de contraintes travaillées, que de matière à penser le projet. Pour cela, une attention à la spatialité, à la matérialité et aux ambiances seront particulièrement travaillées.

Ce domaine d’étude se positionne dans des formes architecturales spectaculaires et mobiles : structures pour de grands franchissements, musées et salles de spectacles, dispositifs pour expositions, décors de film, petits habitats mobiles, hôtelleries insolites, centres d’interprétation patrimoniaux. Ces architectures ont pour caractéristiques de se transformer, soit pour se déplacer, soit pour répondre à des contraintes de temporalité d’usages, soit pour s’adapter à de nouveaux besoins. Pour cela, le choix des matériaux, des assemblages, de l’économie de moyens sont des données essentielles qui accompagnent en outre, une réflexion fine sur la lumière, le son, la thermique, les flux et la temporalité des usages.

L’exploration de nouvelles formes du projet se développe autour de trois attracteurs :

  • la conception narrative, qui consiste à concevoir, révéler ou accompagner ce qui fait récit aussi bien dans les phases d’analyse, de conception que de restitution
  • les outils numériques, qui sont mobilisés pour enregistrer l’existant, concevoir toutes les formes imaginées, assembler et organiser des données, simuler la complexité, raconter le projet en temps réel et en immersion et enfin prototyper le projet ou des parties de projet à différentes échelles
  • les outils de prototypage et machines de fabrication

Ce domaine d’étude nourrit et interroge les complémentarités d’approches entre numérique et analogique.

Pédagogie

L’approche pédagogique que nous développons de façon intra et transdisciplinaire contient trois objectifs : méthodologique pour l’acquisition des compétences conceptuelles et techniques nécessaires à la définition et à la conception du projet, notionnel afin d’identifier les repères fondamentaux concernant les données actionnantes et les données actionnées, culturel permettant de relier les connaissances fondamentales à leur pratique dans le projet.

La pédagogie du domaine d’étude cherche à construire un ensemble de compétences qui s’expriment ainsi :

  • raconter : transmettre les intentions conceptuelles du projet
  • mesurer : maîtriser l’ensemble des dimensions du projet.
  • qualifier : nommer correctement les éléments du, et hors du projet.
  • représenter : maîtriser les outils de restitution, organiser l’espace et la temporalité.
  • construire : passer à la fabrication dans des cadres de coopérations adaptés avec des partenaires extérieurs à l’école.

Options de projet
Architecture en représentation
Design Process
Franchissements
Solid Thinking

— Architecture en représentation

Responsable et équipe pédagogique

Laurent Lescop, Professeur, STA
Bruno Suner, Maître de conférence, STA

Projet de fin d’études

Voxel, par Hugo Falaise, Jules Gautier, Margot Miret, Juliette Viret, Lucie Sémété

La proposition du studio de Master « Architecture en Représentation », Archirep, est née alors que les premiers outils de rendu numérique ont commencé à être accessibles aux étudiantes et étudiants. Nous étions les seuls enseignants à être formés à 3Dstudio, au WRML et à la modélisation 3D et avions été mandaté pour accompagner les projets dans leur phase de communication. Toutefois, il s’est vite avéré que la fabrication d’images sans culture visuelle rendait l’exercice stérile et surtout vulnérable à des critiques autant esthétiques que formelles. Les enjeux des rendus numériques se sont dès lors articulés autour de l’espace représenté dans une dynamique temporelle.
Notre pédagogie, structurée par la notion de chronotopie, se développe autour du concept de « conception narrative ». Plutôt que de partir d’un programme, nous demandons de concevoir un récit qui serait imaginée ou issu du contexte étudié ou encore récolté sur le territoire concerné. Le récit nourrit l’imagination formelle et doit faire hypotypose. S’il fait hypotypose, il fait projet.

Au fil des années, le studio a abordé les thèmes de la scénographie, de la muséographie, de la valorisation patrimoniale. Les techniques les plus récentes ont donné aux étudiantes et étudiants les moyens de prototyper et de construire à échelle 1.

Le studio sollicite ou répond à des coopérations extérieures à l’école en travaillant avec des compagnies, des institutions ou des artistes et inscrit les propositions dans ce qui pourrait être qualifié de pédagogie impliquée. De la construction réelle à l’exploration des nouveaux médias de conception et de représentation, Archirep se place dans une posture pluridisciplinaire, exploratrice, méta-architecturale.

Les étudiantes et étudiants en architecture ont une capacité extraordinaire à comprendre, synthétiser et transcender la demande d’un commanditaire. Cette capacité s’exprime encore mieux lorsqu’elle déborde les frontières du projet traditionnel pour aller investiguer des territoires où l’on attend moins des architectes. C’est ainsi que notre exercice de mise en lumière des mégalithes est institutionnalisé à Carnac, que nos abris insolites connaissent un beau succès dans le cadre de Voyage à Nantes, que notre décor à 360° a été salué comme une première remarquable et que notre exploration de muséographies virtuelles commence à faire bouger les lignes.

L’union des techniques analogiques et numériques les plus évoluées placent les propositions que nous portons, toujours co-construites avec les étudiantes et étudiants, dans la projection de ce peuvent être les métiers de demain basés sur l’excellence de la réalisation, le travail en équipe et l’exploration insatiable de nouveaux enjeux sociétaux.

— Design Process

Responsable et équipe pédagogique

Françoise Coulon, Maitresse de conférences, TPCAU

Projet de fin d’études

Émulsion sacrale, par Guillaume Feuvrier

Objectifs

Cet enseignement, fondé sur une expérience d’enseignement dans plusieurs écoles et au plus près d’une longue expérience professionnelle, pose la conception comme sujet de recherche dans l’action. Il est proposé en complémentarité des autres enseignements pour éviter une obsolescence prématurée des futurs concepteur-auteurs, garants de l’utilité publique et de la liberté de l’individu, que sont les architectes.

Discipline elle-même, la conception ne privilégie pas une des disciplines de l’architecture mais questionne les exigences et point de vue respectifs de toutes. Gérant ce multi-paramétrisme quasi-infini de dix à vingt disciplines, selon la qualité du projet, la conception est au cœur de cet enseignement de théorie et pratique de la conception architecturale et urbaine. Formation la plus recherchée dans l’avenir, elle est l’écologie même (« ekos » = «maison», spécialité de l’architecture).

L’autonomie critique de l’étudiant est le but proprement universitaire, ici comme auteur responsable d’un travail individuel. L’exercice de la critique et de l’esprit de collaboration émule la synergie de groupe, reconnue comme source d’apprentissage. Les questions se posant sur les projets des autres concernent aussi les siens. Le groupe est comme une agence d’architecture, de design, d’urbanisme, de paysage…Les échelles, sites et programmes, sont choisis par l’étudiant pour montrer à tous et toutes la diversité des applications de la conception.

Développer les qualités humaines de l’étudiant souvent délaissées : intuition, adresse manuelle, plaisir de faire, mais aussi bienveillance, camaraderie, partage d’expériences personnelles différentes, curiosité, goût du jeu, recherche attentive d’un surgissement.

Contenu

Loin des traditionnelles méthodes de simplification, il est proposé de faire face avec joie à la richesse infinie de la complexité du réel en apprenant à la gérer par un fil conducteur spécifique, puisant souvent ses sources dans le réel immédiat du temps et des lieux du semestre.

Intervenants et outils de conceptions sont proposés pour aider à manipuler ces artefacts gestionnaires, « objets à réaction » selon Jane Darke, menant la conception jusqu’à l’invention du réel, dont le site, par le projet.

La conception vue comme une gymnastique, un entrainement est proposé par la réalisation de deux projets par étudiant, l’un contrepoint de l’autre, complémentaire ou indépendant.

La maquette d’étude exhaustive, sans colle, est proposée dès le début pour gagner du temps. Elle est le « chantier » du projet et le projet lui-même.

Les objets considérés par notre société actuelle depuis un siècle et demi comme des déchets sont considérés comme matière première à transfigurer par le soin et la manipulation manuelle. Faire parler la matière dont la mise en œuvre est source de sérendipité, vecteur de formes, de dispositifs et d’économies de moyen spécifiques.

La durée du semestre est la seule limite à l’expérimentation et à la relecture de la production à la fois construction et pensée pour des humains sensibles et pensants.

Plan, coupes-élévations, croquis, manuels ou numériques au choix, sont issus de la maquette.

Expérimentation des outils mis à disposition par l’école en collaboration avec ceux qui savent les manipuler, à la demande, en fonction de chaque projet.

Le rapport-mémoire de PFE (« mini » pour les Master 1) est issu du projet. Il permet recul et relecture, synthèse, définition, découverte et enrichissement du projet que l’étudiant est en train de construire.

Déroulé de l’option

Après quelques exercices pratiques de conception le premier jour, l’action est immédiate. Le processus n’est pas linéaire mais sphérique aussi tout est convoqué dans le même temps.

La proto-maquette est convoquée dès le début. Elle sera envisagée comme représentative mais aussi elle-même comme objet utile à sa propre échelle, une échelle renseignant l’autre.

La rationalisation et l’économie de moyen extrême est proposée comme but et non comme démarrage.

Les références architecturales, convoquées jamais en amont, mais après l’avancement de la définition du projet, par comparaison et pour différenciation fine. Pas de projet à la manière de car la conception va vers l’inconnu, le projet se pro-jette.

Une exposition conçue et construite en commun en fin de semestre. Le clôturant, elle est aussi l’occasion d’un recul et d’une analyse sur toute la production du groupe : sa diversité de points de vue, de programmes, d’échelles du paysage au détail et à l’objet.

Une plaquette par projet préfigure un book pour un projet bien avancé pour être réalisé après l’école comme plus-value d’un travail exigent, situé dans le réel.

Le but est donc bien l’apprentissage de la conception elle-même et non de l’une des disciplines qu’elle est sensée toutes questionner. Cependant depuis huit ans, des thématiques non contraignantes sont proposées et à convoquer quel que soit le semestre, pour attirer l’attention sur des questions parfois oubliées :

  • saison 1 : Plus Belle la Ville sur le quotidien en métropole,
  • saison 2 : the Pretty Big City Things, les dessous de la ville,
  • saison 3 : la Quatrième Dimension, le temps, la réhabilitation,
  • saison 4 : Good Vibrations, la Dimension Cachée des Ondes.

La voyage dans le réel proposé permet une empreinte carbone nulle. Une sortie est prévue.

— Franchissements

Responsable et équipe pédagogique

Francis Miguet, Professeur, STA

Projet de fin d’études

Wilson Wave, par Arnaud Gaultier

Objectifs

L’unité d’enseignement (UE) se fonde sur une hypothèse : celle que l’architecture se construit. L’architecture est ici considérée comme un art de la transformation ; transformation de l’environnement et des situations construites, mais aussi transformation de la matière.

La matérialité constitue un point d’entrée du projet, un ensemble de savoirs théoriques qui résonnent à différentes échelles. À petite échelle, celle du bâtiment ou de l’ouvrage, la matérialité peut être abordée sous ses dimensions sensorielles, constructives et structurelles : la question des ambiances comme hypothèse de façonnage de la matière, la question de la construction comme assemblage de la matière, la question de la structure comme organisation de l’espace et organisation de la matière dans l’espace. À une plus grande échelle, la matérialité questionne l’appartenance à un territoire particulier et la singularité d’une situation concrète (sociale, économique et politique) mais aussi l’appartenance à une culture commune constructive en évolution constante.

Par l’étude d’une structure de grande portée (grandes halles, équipements sportifs, gare, ouvrage d’art, etc.), l’UE propose d’explorer les relations complexes qui existent entre les différentes échelles d’appréhension du projet dans le processus de conception. L’étude d’une structure de grande portée permettra ainsi de questionner la posture et l’identité d’un équipement structurant dans un territoire existant, d’explorer les relations entre espace, structure et enveloppe, entre matérialité et assemblage, entre usages et ambiance… L’idée n’est pas de séquencer le projet en une étude progressive mais bien d’accumuler tout au long du semestre un certain nombre de connaissances et de données sur ces différentes thématiques afin de les mobiliser et de les faire dialoguer comme autant de leviers de conception du projet.

En appui de cette étude, il est proposé le développement d’une culture théorique et pratique des structures de grande portée, en l’inscrivant dans le contexte historique de l’évolution des connaissances et des techniques : meilleure compréhension des lois de la nature, amélioration des propriétés des matériaux, perfectionnement des procédés de construction. Un travail collaboratif visera à constituer un corpus de références en rapport avec le sujet d’étude.
Une importance toute particulière est accordée à l’ancrage de la réflexion dans une réalité prospective à plus ou moins long terme ; ainsi les projets proposés seront développés sur la base de problématiques identifiées par des organismes publics ou privés engagés dans la transformation et l’aménagement du territoire d’étude.

Enfin les outils de conception et de fabrication numériques seront au centre de la démarche de projet tant dans l’analyse et la compréhension des enjeux que dans le développement du projet ; ils viendront stimuler les allers-retours entre modèle numérique et modèle physique (maquette).

— Solid Thinking

Responsable et équipe pédagogique

Michel Bertreux, MC TPCAU
Francis Miguet, Professeur STA

Projets de fin d’études

La rivière suspendue, par Simon Grelet

Cosme, par Marlène Ollivier

Objectifs

Au-delà de la fascination qu’exercent les images virtuelles de l’ « architecture numérique », l’unité d’enseignement propose de s’interroger sur les nouveaux modes de pensée et de production spécifiques induits par l’usage du numérique dans le champ de l’architecture.
Parmi ceux-ci est couramment évoquée la « logique du fragment », qui rend possible tout type de configuration, de combinatoire, de mutation locale ou globale ; elle vient créer un système de connexions qui aplanit les hiérarchies et place le moindre détail au niveau du tout…
Nombre d’expériences conceptuelles récentes tentent d’établir ces nouveaux rapports à la matière construite. Le vocabulaire formel et les références de l’architecture contemporaine, les formes dictées par les structures traditionnelles peuvent désormais se faire oublier pour laisser place à des formes nouvelles de construction, issues de la manipulation des outils numériques à chaque étape du projet.
Cette chaîne numérique parcourt le projet de l’idée à sa matérialisation, assurant de fait une continuité depuis le processus de conception jusqu’à la production de l’architecture ; on assiste ainsi à un déplacement de la compréhension de l’espace, mais surtout à un glissement des différentes temporalités du projet et de son économie. Le travail sur des formes « non connues » permet ainsi de rompre avec le principe traditionnel de la structure venant conditionner les formes, pour au contraire amener le concepteur (l’étudiant) à s’engager dans la recherche de solutions innovantes d’adéquation de la structure à la forme, notamment grâce à l’emploi d’outils spécifiques de modélisation et de simulation et à une bonne connaissance des matériaux nouveaux.

Contenu

Selon la thématique abordée, la pédagogie pourra privilégier l’expérimentation intensive en début de semestre (échelle grandeur ou réduite), puis s’intéresser à l’utilisation des outils numériques d’acquisition de données (scanner 3D), de modélisation, de simulation (structure) et de fabrication (prototypage, découpage laser) ; ou au contraire entrer dans le projet à partir du modèle virtuel pour ensuite aborder sa réalité constructive. De toute manière, et afin d’éviter l’écueil du mirage numérique et l’aborder dans une dimension plus critique, la relation étroite entre forme et structure passe nécessairement par une phase d’expérimentation physique – occasion d’approfondissement des notions de morphologie abordées dans le cycle licence ; dans le cadre de ce projet elle constitue même un passage obligé pour la validation de certains choix d’ordre plastique ou technique.
Les thématiques de projet pourront dépendre des opportunités : réponse à des concours internationaux (Détroit de Bering en 2009), ou venir s’appuyer sur des partenariats d’ores et déjà engagés à l’échelle locale (biennales 2009 et 2011 avec le Lieu Unique par ex.), ou encore nationale (Musée d’art contemporain de Dignes-les-Bains).

Déroulé de l’option

2020 aurait dû être l’année d’accueil en France de l’Afrique créative.
Africa 2020 a pour objectif de raconter l’Afrique d’aujourd’hui et de changer les regards portés sur ce continent. Entre projets scientifiques, artistiques, culturels ou pédagogiques.

Un workshop avec l’artiste sud-africain Wim Botha, donnant une large part à l’expérimentation, a jeté les bases d’une genèse d’un paysage, offrant déambulation et intégration des biotopes propices à la croissance de végétaux venus d’Afrique du Sud.

— Les domaines d’étude

Inventer dans l’existant

Options de projet

(Re)construction fifty-fifty
Density is home ?
Patrimoine en devenir
U-Topos. Réinventer dans l’existant

Espaces critiques.
Architectures et urbanités à l’épreuve de la métropolisation

Options de projets

Atelier Perception, Architecture, Paysage
Borderline
Utopies métropolitaines

Architecture :
nature – résilience – santé

Options de projet

Habiter la métamorphose
Protolab
Studio des architecture sensitives
Territoires liquides

Narrations et expérimentations formelles

Options de projet

Architecture en représentation
Design Process
Franchissements
Solid Thinking

go to www.nantes.archi.fr

— Félicité·e·s

Projets de fin d’études des diplômés 2020
Sélection des travaux distingués par les félicitations du jury

conception et réalisation
Cellule Tice – ensa Nantes, 2021

Crédits photographiques

de haut en bas
On Air un cinéma sur le toit, ensa Nantes, Solid Thinking, Le Voyage à Nantes 2014 © DR
Jules Gautier, Voxel, soutenance PFE , 2020 © DR
© Françoise Coulon
« Eiffel 21 », Hugo Lebrunet, 2018 © Hugo Lebrunet
Plateformes, ensa Nantes, Solid Thinking, Le Voyage à Nantes 2012 © DR
Workshop Apprendre depuis l’ailleurs, 2019 © collectif saga

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