— Félicité·e·s
Inventer dans l’existant
domaine d’étude
À l’heure où près de 70% des activités de construction concernent le « construire dans le construit », il est plus que nécessaire de former des architectes conscients des enjeux de l’existant. Les cycles de vie successifs d’un site, et les usages s’y rapportant, constituent une matière riche et propice à la formation d’architectes compétents. Il s’agit donc de les doter d’une expertise, non seulement technique mais également inscrite dans une histoire de l’architecture et de la ville, nourrie de l’apport d’autres récits (littéraires, artistiques, mémoire, utopies…).
Le cadre d’actions mis en œuvre par ce domaine d’étude se déploie par :
- le renouvellement et la diversification des usages dans l’existant, édifices ou infrastructures du XX° siècle
- l’invention de la transition énergétique dans l’existant, contre la dégradation du climat et ses conséquences pour les habitants
- l’intégration du réemploi des matériaux, des espaces, des usages, des savoir-faire, dans les cycles de vie d’un site
- imaginer les mutations et reconversion des friches d’ensembles monofonctionnels
- l’intervention sur les bâtiments existants des centres anciens des petites et moyennes communes
Options de projet
(Re)construction fifty-fifty
Density is home ?
U-Tops. Réinventer dans l’existant
Patrimoine en devenir
— (Re)construction fifty-fifty
Responsable et équipe pédagogique
Louis Guedj, Maître de conférence,TPCAU,
Matthieu Germond, Maître de conférence,TPCAU,
Benoit Boris, Maître de conférence, STA,
Léa Hommage, Paysagiste
Projets de fin d’études
Becquerel – Réactiver la Façade, par Asma Haouach
L’Orée de La Boissière, par Lucie Mazier
Comment retrouver de l’utopie à partir de ce qui existe ?, par Noriko Ohata
Objectifs
La transformation de la tour Bois le Prêtre de Lacaton/Vassal/Druot a remporté en 2011 l’équerre d’argent, la rénovation du Kleiburg à Amsterdam par NL architects et XVW architectuur remporte en 2017 le prix Mies Van der Rohe. Avec ces deux projets majeurs récompensés, la réhabilitation des grands ensembles d’habitat des années 50/70 rentre de plain-pied dans le paysage architectural mondial. C’est pourquoi, il nous semble évident d’inclure en cycle Master, ces questions dans le cadre de la formation initiale des architectes. La période de la reconstruction est confrontée à deux enjeux, d’une part produire en masse et vite et d’autre part inventer de nouvelles formes urbaines qui tirent partir des recherches théoriques des architectes de la modernité (Chartes d’Athènes, CIAM X …). De cette dualité entre réflexion et production sortira des réponses contrastés, de vraies innovations de formes urbaines mais aussi des projets guidés uniquement dans un but de rapidité d’exécution et de rentabilité financière.
Contenu
- Analyse et compréhension des modèles d’habitat mise en place (projets urbains, typologies) en interrogeant également les systèmes constructifs, la question du second œuvre et l’insertion de la technique moderne dans le logement (ventilation, chauffage, …).
- Etudes de cas de transformation d’ensemble de logements réalisés, en cours ou en projet afin de comprendre les enjeux des projets, les difficultés à répondre aux transformations des bâtiments et de leur mise aux normes.
- Programme de réhabilitation/transformation/extension dans la région des Pays de la Loire (projets en partenariat avec Nantes Métropole Habitat). Le projet donne lieu à l’établissement d’un diagnostic architectural, technique et social, à la proposition d’un programme de transformation et ou d’extension, enfin à un projet architectural détaillé.
Déroulé de l’option en 2020
Deux grands sites dans la ville de Nantes ont été choisis offrant des variétés de bâtiments (barres/linéaires/tours/barrettes) d’époques ou de procédés constructifs différenciés, s’inscrivant dans des situations urbaines ou géographiques aux enjeux singuliers: le site de Bottière et le site de Boissière.
Le principe fondateur de cette option est de concevoir à partir de l’existant, en partant de l’unité première, le logement, (en identifiant ses qualités et ses dysfonctionnements). A partir de cette cellule d’habitation, les projets se sont développés vers de multiples horizons (les espaces extérieurs privatifs ou communs, l’espace public et la question de la façade comme valeur d’estime pour les habitants, la question des limites et de la morphologie urbaine, les nouvelles formes d’habiter, la prise en compte du paysage…).
— Density is home
Responsable et équipe pédagogique
Louis Paillard, Maître de conférence, TPCAU
Projet de fin d’études
L’îlot 10 : Synergies & Co, par Kenza Lifsi
Objectifs
L’enjeu de notre enseignement consiste à étudier d’un point de vue théorique et technique des « Constructions morphologiques architecturales expérimentales » avec, comme questionnement central, la notion d’habitat.
Contenu
Aujourd’hui notre planète accueille 6,7 milliards d’habitants. Les projections divergent mais tous s’accordent et prévoient, pour 2050, une population avoisinant les dix à quinze milliards d’humains ! Il est clair qu’au vu de telles prévisions, les architectes (avec les politiques, les démographes, les géographes, les urbanistes, les paysagistes, les agriculteurs, les entreprises, les enseignants, les médecins, les ingénieurs…les artistes…) joueront un rôle crucial majeur pour l’avenir et l’organisation de notre planète. Les valeurs promulguées aujourd’hui comme le développement durable, la ville fertile, les énergies renouvelables, l’écologie responsable,… seront-elles encore d’actualité dans quarante ans ? Qui remportera le combat, la nature ou la ville ?
Il ne s’agit pas ici de former des prévisionnistes mais bien au contraire des architectes responsables et lucides qui devront produire de nouvelles formes d’habitats dans des contextes (géographiques, techniques, économiques…) de densité radicalement différents. Ce travail prospectif ambitieux ne pourra s’établir qu’à partir d’une expertise sérieuse de la notion « d’hyper-réalité » à l’instar d’un Michel Houellebecq qui analyse de manière exemplaire et radicale la société d’aujourd’hui.
Déroulé de l’option
La première partie du semestre sera consacré à l’étude d’un projet architectural à forte programmation de logements dans une ville européenne dense pour comprendre les règles draconiennes qui régissent l’édification des villes d’aujourd’hui dans un contexte précis. Ce travail s’appuiera sur une étude théorique approfondie de projets architecturaux de grande qualité construits actuellement en Europe. (Séminaires ou/et visites de villes).
La seconde partie du semestre sera consacré à l’élaboration d’un projet conceptuel et virtuose de logements pour demain incluant les notions de Ville Nature dense habitée à partir de la mise en place d’une Fiction (scénario) qui sera le prétexte à la production d’un projet architectural critique composé de Figures et de Formes habitées nouvelles.
— Patrimoine en devenir
Responsable et équipe pédagogique
Pascal Filâtre, Maître de conférence, TPCAU
Bruno Belenfant, Architecte
Objectifs
L’unité d’enseignement de projet « Patrimoine en devenir » vise à développer une pratique d’intervention architecturale sensible de réutilisation de patrimoines à travers l’action complémentaire de la restauration-conservation avec la création contemporaine.
Contenu
Le studio de projet est l’occasion de découvrir les domaines du patrimoine qui vont, depuis la reconnaissance du bâti ancien, aux pratiques de la réhabilitation et de la réutilisation de patrimoines variés (industriels, ruraux, d’habitation) à la restauration de l’architecture monumentale. A partir d’un site angevin, il est demandé d’écrire l’histoire du lieu, de comprendre ses logiques typologiques et constructives, de réaliser le relevé complet des édifices, et d’établir une étude comparative sur des réutilisations d’édifices similaires. Le travail de création de programmes variés est, pour les étudiants, l’occasion d’imaginer des usages adaptés aux lieux, à travers des besoins reconnus ou imaginaires. Pour chacun, le travail de projet s’opère avec le double objectif de conserver les valeurs artistiques et historiques de ces architectures et de créer une œuvre contemporaine dans un dialogue fécond et respectueux.
Le séminaire permet d’apporter des éléments de réflexion, par un travail de bibliographie. Une série de cours abordent la question de l’histoire des techniques anciennes, les techniques contemporaines de restauration et des études de cas de chantiers. Des visites de chantiers et de sites réhabilités dans le grand ouest permettent de rythmer le semestre et d’illustrer les questions théoriques des postures architecturales.
— U-Topos. Réinventer dans l’existant
Responsables et équipe pédagogique
Benoît Boris, Maître de conférence, STA
François Defrain, Maître de conférence, TPCAU
Marine Le Roy, Maîtresse de conférence, TPCAU
Projets de fin d’études
Entre les lignes, par Anaïs Chaumier
Bio River City, par Valentin Lepley-Schuhmann
Objectifs
L’unité d’enseignement (UE) propose une exploration élargie de la relation entre un site, un imaginaire et une technicité. Nous concevons cette relation triangulaire comme la base de tout projet ambitieux, voire radical. Le point commun à ces trois notions, c’est la connaissance. Cet UE de projet architectural propose aux étudiants de mettre en œuvre leurs compétences acquises en licence, en exacerbant certaines d’entre elles. L’objectif est qu’à l’issue du semestre, l’étudiant deviendra un expert de son propre projet :
- d’un site qu’il aura choisi parmi plusieurs propositions,
- d’un « imaginaire savant », en lien avec un ou plusieurs champs théoriques ou courants architecturaux du XX-XXIe siècle,
- d’une maitrise sur l’interface entre les techniques de représentation, de construction et d’expression.
Le projet de l’atelier U-Topos propose le site comme un terrain de jeu à décrypter, un support existant en trois dimensions, ni sol, ni bâtiment : une infrastructure délaissée ou déclassée (dalles urbaines, échangeurs, soutènements, soubassements, viaducs, ponts, tunnels, quais, digues…). Ce jeu prendra aussi une dimension d’ ajustement par la reprogrammation du site. Ce déphasage entre contenu et contenant sera le lieu même du projet, et sa force, la manière dont l’étudiant aura réussi à extraire les multi-dimensions du déjà-là.
Contenu
Le semestre s’organise en trois séquences principales : l’établissement d’un diagnostic ; la production d’un diagramme-programme ; la construction d’une architecture.
1. Établissement d’un diagnostic.
Loin d’être une fastidieuse analyse, le diagnostic révèle l’ordre caché d’une situation existante. On montrera comment cet ordre caché révèle deux faces complémentaires du site :
- l’ordre rationnel qui collecte les informations objectives sur le lieu et les organise en base de donnée utile, inventorie, cartographie les ressources disponibles. Cette approche donnant lieu à un Atlas du lieu, considéré comme exhaustif.
- l’ordre idéal qui tire des fils narratifs, forme des hypothèses de signification, recherche les origines réelles ou fictives. Il constitue le réservoir d’un savoir encore non-disponible, en devenir. C’est aussi le lieu de l’espace impossible, de l’utopie. Il produit un Atlas utopique qui amorce une nouvelle histoire et mobilise une introspection dans l’imaginaire architectural.
2. Production d’un diagramme-programme
Investir un lieu existant par de nouveaux usages, c’est d’abord établir un nouveau système relationnel entre ancien et nouveau. Ce passage nécessite de donner forme à cette pensée. Cette visualisation d’un dispositif relationnel constitue un langage en soit, une codification morphologique des relations : on le nomme diagramme.
Les étudiants se situeront entre les 2 pôles opposés de l’articulation programme-site : le site produit le programme ou le programme produit le site. Il s’agira d’inventer un diagramme-programme, figure active anticipant le projet : ni forme architecturale, ni texte d’intention, mais tout à la fois expression du potentiel conceptuel, cadrage des relations entre géométrie des usages, topologie spatiale, histoire. La question de la « représentation » se prolongera dans l’approfondissement des techniques visuelles et textuelles : la maquette, la maitrise du plan et de la coupe, de l’image, du récit énoncé (ou muet).
3. Construction d’une architecture
Le studio produira des projets d’architecture représentés, situés, portant une ambition de démonstration. L’énergie mise au service du projet doit poursuivre un but : révéler dans une construction pensée et dessinée (les 2 étroitement liés) un état du monde, un « état présent de l‘architecture » comme le souligne J. Lucan.
L’encadrement du projet s’inscrira dans une tradition moderne que l’on peut appeler « culture tectonique », terme repris et développé par Kenneth Frampton. Il ne s’agit pas plus d’un courant que d’une méthode, mais d’une pratique qui explore la force des relations entre structure et enveloppe, et plus généralement, sur les enjeux de l’expression architecturale selon ses ressources propres : culture constructive, enjeux de transition énergétique, intégration des équipements techniques, évaluation de l’économie de moyens…
Alors que la question de l’ornementation réapparait sur le devant de la scène, nous explorerons le rôle actif du « motif », outil conceptuel et morphologique du projet, à toutes ses échelles, notamment la recherche et découverte du « motif caché » inscrit dans les replis de l’existant.
— Les domaines d’étude
Inventer dans l’existant
Options de projet
(Re)construction fifty-fifty
Density is home ?
Patrimoine en devenir
U-Topos. Réinventer dans l’existant
— Félicité·e·s
Projets de fin d’études des diplômés 2020
Sélection des travaux distingués par les félicitations du jury
conception et réalisation
Cellule Tice – ensa Nantes, 2021
Crédits photographiques
de haut en bas
Halle de fabrication, 2018 © Marion Le Glouet
« Les 3 barettes » © Gilles Houben, Pauline Cap, Emma Lavanant
Workshop danse, 2017 © Claire Desjoux
Habiter la cour, vivre la Loire, extrait, PFE 2020 © Hans Fritsch
Halle de fabrication, 2018 © Marion Le Glouet
Workshop Apprendre depuis l’ailleurs, 2019 © collectif saga